Point kilométrique 118,928 de la ligne Paris - Bordeaux
Altitude 119 m
Six voies à quai
Autrefois dénommée "Les Aubrais-Orléans", elle a été rebaptisée simplement "Les Aubrais" le 14 décembre 2014, afin d'éviter la confusion avec la gare du centre-ville.
Trafic annuel : 1 700 000 voyageurs
Pour faire face aux problèmes d'exploitation causés par la gare en cul de sac d'Orléans, une solution radicale et simple a été mise en œuvre : comme il existait des voies de raccordement entre les différentes lignes au niveau des Aubrais, il suffisait de créer une gare-relais à cet endroit. Malgré l'opposition de la ville d'Orléans qui craignait des conséquences néfastes pour ses activités commerciales, cela fut chose faite dès le 12 août 1853. Pendant plus de trente ans, les installations ferroviaires des Aubrais constitueront une sorte de gare "technique", presque secrète, où s'effectuent les différentes manœuvres et les correspondances avec la gare d'Orléans grâce aux célèbres navettes. Il faudra attendre le 21 août 1885 pour que les voyageurs locaux puissent enfin prendre le train aux Aubrais.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, les voies étaient réparties en deux groupes et étaient séparées par le bâtiment voyageurs. Celles situées côté ouest correspondaient à la ligne de Tours tandis que celles se trouvant côté est étaient réservées à la ligne de Vierzon.
Comme à Orléans, les bombardements de 1944 vont fortement endommager les installations ferroviaires. Tout était à reconstruire et par la même occasion à moderniser.. Jusqu'en 1965 de nombreux aménagements vont être réalisés avec notamment un nouveau poste de signalisation et une nouvelle gare édifiée en 1961 et dotée d'un bâtiment désormais implanté non plus au milieu des voies mais à l'est de celles-ci. Six d'entre-elles sont équipées de quais avec deux voies pour chacune des trois directions : Tours, Orléans et Vierzon.
Par ailleurs, comme à Orléans, la gare est desservie depuis novembre 2000 par le tramway, dont la station se trouve juste à la sortie du passage souterrain, ce qui est très pratique pour les voyageurs utilisant ensuite les transports en commun.
Pour les marchandises, il existe un grand triage, mais celui-ci n'est plus utilisé en tant que tel. Désormais, il sert surtout de gare-étape pour le changement de conducteurs ou de locomotives. Par ailleurs, devant la déconfiture du trafic fret, de nombreux wagons y sont garés. Ils y attendent des jours meilleurs, ou plus sûrement, pour nombre d'entre eux, un aller simple en direction du ferrailleur.
Enfin, le complexe des Aubrais dispose d'une zone d'entretien pour le matériel roulant. Et s'il n'y a plus de dépôt pour les locomotives, il existe toujours un "établissement traction" pour les agents de conduite.
Par ailleurs, dans le cadre du remplacement des voitures Corail actuellement utilisées sur les trains Intercités Paris - Orléans - Tours et Paris - Orléans - Bourges par de nouvelles automotrices à deux niveaux Regio 2N, un atelier d'entretien spécifique à ces nouvelles rames va être construit sur le site des Aubrais.
Enfin, l'agglomération orléanaise a décidé de construire un téléphérique entre la gare des Aubrais et le nouveau quartier en projet "Interives" situé de l'autre côté des voies. Long de 380 m et d'un coût prévisionnel de 14,75 millions d'Euros, il sera parcouru à compter de décembre 2018 par deux cabines d'une capacité de 56 personnes chacune, dont 19 assises. Construites par la société POMA, elles effectueront le parcours en 2 min 30 s, offrant une capacité de 1 500 voyageurs par heure et par sens.
Hilarité royale
Autrefois, la commune de Fleury-les-Aubrais se dénommait Fleury-aux-Choux. Mais le 30 mai 1905, le roi d'Espagne, Alphonse XIII, vient en visite en France. Le train royal marque un arrêt à la gare des Aubrais, où tous les élus de la commune attendent le souverain sur le quai. Mais quand on lui présente le maire de Fleury-aux-Choux, Alphonse XIII éclate de rire, ce qui vexe fortement les notables fleuryssois, mécontents d'être ainsi ridiculisés.
Le Conseil municipal adresse alors une requête en changement de nom à la Présidence de la République, arguant que le chou n'était pas représentatif de la commune. La demande a été acceptée et le décret du 15 novembre 1907 entérine le vote du conseil municipal en faveur de la dénomination Fleury-les-Aubrais, du nom du lieu-dit employé pour désigner la gare.
Le complexe ferroviaire des Aubrais vu le 1er septembre 1957 par le photographe ferroviaire Gilbert Moreau, dont la collection de clichés a été aimablement prêtée par son neveu, Xavier Inguenaud.
La gare des Aubrais de nos jours (clichés Pierre Bazin)