Le lundi 23 juillet 1962, l'express 53 Paris - Marseille tracté par la 2D2 n° 9105 approche de Dijon. A 15h13, alors qu'il traverse le viaduc de la Combe à Velars-sur-Ouche, la locomotive et plusieurs voitures déraillent. Malheureusement, la septième voiture du convoi arrache le parapet et tombe dans le ravin, faisant une chute de 40 m, d'où un bilan très lourd de 39 morts et 38 blessés graves.
Immédiatement, en même temps que les secours, la continuité du service est organisée. Jusqu'au soir du 25 juillet, tous les trains sont détournés, soit par la ligne du Bourbonnais, soit par Auxerre et Autun, soit même par les voies de la région Est. Ainsi, pendant deux jours, le train "drapeau" de la SNCF, le célèbre "Mistral" Paris - Nice, partira de la gare de Paris-Est. Assuré en traction électrique jusqu'à Saint-Dizier, il sera ensuite repris par une locomotive à vapeur jusqu'à Dijon, via Chaumont et Culmont-Chalindrey. Certes, le retard pris était conséquent, mais à cette époque la notion de service public était encore importante et tout était mis en œuvre pour que malgré ce tragique accident, les voyageurs soient amenés à destination.
Le lendemain de l'accident, le mardi 24 juillet 1962, Jacques BAZIN s'était rendu en gare de Paris-Est où il a pris ces quelques clichés insolites du Mistral dans une gare qu'il n'aurait normalement jamais dû fréquenter.
Pour ce qui est de la prise en charge des voyageurs, on ne peut ici s'empêcher d'effectuer une comparaison avec l'accident de Brétigny-sur-Orge en juillet 2013, où pendant plus d'une semaine, les usagers du RER-C et des lignes Paris - Orléans - Tours et Paris - Limoges - Toulouse ont quasiment été laissés à l'abandon, avec très peu d'informations et des services de substitution quasi-inexistants...
Pierre BAZIN