Souvenirs du Capitole

Le Capitole. Paris-Austerlitz. Photo Jacques Bazin. 7 mai 1968
Paris-Austerlitz. 7 mai 1968. Le rapide 1009, pris en charge par la BB 9288, s'apprête à quitter la capitale en direction de la ville rose. Cliché Jacques Bazin

Il y a tout juste 50 ans, le 28 mai 1967, le rapide "le Capitole" fut le tout premier train de France à être autorisé à circuler à 200 km/h en service commercial, devenant ainsi le précurseur du TGV.

Rapide 1009 Le Capitole entre Angerville et Boisseaux. Cliché Jacques Bazin
Le 17 juin 1967, le "Capitole" 1009 Paris - Toulouse est vu dans la plaine de la Beauce, entre Angerville et Boisseaux, depuis la cabine de conduite d'un train croiseur. Cliché Jacques Bazin.

Créés le 15 novembre 1960, les trains rapides de première classe 1009/1010 Paris - Toulouse "Le Capitole" sont entrés dans l'histoire sept ans plus tard, le dimanche 28 mai 1967. C'est en effet à cette date que l'on autorisa ce train à rouler à 200 km/h sur une section de 70 km à travers les forêts solognotes, entre Orléans et Vierzon. Outre le gain de temps apporté, Toulouse étant désormais à six heures de paris, l'aspect du train frappa durablement les esprits. Plus de vert "wagon" ou de gris "inox". Les BB 9200 et les voitures UIC arboraient une magnifique livrée rouge et grise due à Paul Arzens, ainsi qu'une plaque distinctive à l'avant. Les départs s'effectuaient à 18h de Paris et à 17h45 de Toulouse. Devant le succès rencontré, une seconde paire de trains fut créée le 29 septembre 1968 (rapides 1029/1030), avec circulation en matinée et départ des deux terminus à 7h45. Ils prirent le nom de "Capitole du matin", leurs homologues de soirée devenant fort logiquement les "Capitole du soir".

Le Capitole. Trans Europ Express 75. Orléans, pont de Vierzon. Cliché Jacques Bazin. 1971
Désormais tracté par une CC 6500 et doté de voitures Grand Confort ici renforcées par une voiture UIC rouge du train de 1967, le Trans Europ Express, le "Capitole du matin" n° 75 traverse la Loire à Orléans. Cliché Jacques Bazin. Septembre 1971

L'introduction du matériel climatisé Grand Confort et des CC 6500 leur valurent l'honneur d'entrer dans le cercle très fermé des prestigieux Trans Europ Express le 27 septembre 1970. L'année suivante, renumérotés TEE 75-74 et 77-76, les "Capitole" bénéficient du relèvement à 200 km/h de la section Etampes - Les Aubrais dans la plaine de la Beauce, abaissant le trajet Paris - Toulouse à 5h56 et Paris - Limoges à 2h50. A noter qu'un demi-siècle plus tard il faut désormais 3h02 pour relier Paris à Limoges et même 3h12 à partir de juillet 2017. C'est ce qui s'appelle le progrès...

Cabine de conduite du Capitole. Indicateur Tachro locomotive BB 9288. Indication 200 km/h. Cliché Jacques Bazin
L'indicateur Tachro de la BB 9288 le confirme : ce 7 mai 1968, quelque part entre Oréans et Vierzon, le rapide 1009 file bien à 200 km/h. Cliché Jacques Bazin

Le déclin débuta à l'été 1982 avec la transformation en train rapide à deux classes du "Capitole du matin" au départ de Paris et du "Capitole du soir" au départ de Toulouse. Les deux autres "Capitole" subirent le même sort le 29 septembre 1984, entraînant en conséquence la perte du label "TEE". La mise en service du TGV Atlantique, le retrait définitif des voitures Grand Confort au profit de voitures Corail ordinaires et enfin l'ajout de plusieurs arrêts supplémentaires, finirent par avoir raison du "Capitole" au début des années 2000.

Gare de Cahors. Rapide 1030 Le Capitole. Locomotive BB 9282. Cliché Jacques Bazin
Le 10 septembre 1970, le rapide 1030 tracté par la BB 9282 entre en gare de Cahors. Cliché Jacques Bazin
Toulouse-Matabiau. Rapide 1010 Le Capitole. 8 mai 1968. Cliché Jacques Bazin
Toulouse-Matabiau. 8 mai 1968. Arrivée la veille au soir de Paris, la BB 9288 s'apprête à remonter vers la capitale avec le rapide 1010. Cliché Jacques Bazin