Situé à Valignat dans le département de l'Allier, le parc du château de l'Ormet, gentilhommière du XVIIIème siècle propriété du fondateur de Connaissance du Rail, est parcouru par trois réseaux de trains de jardin.
Le château de l'Ormet
L'Ormet se trouve dans le nord de l'Auvergne, dans la campagne bourbonnaise, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Vichy. Son
origine remonte au début du XVIème siècle, lorsqu'il s'agissait d'un poste de gué avancé du château voisin de Veauce. Le bâtiment actuel date du XVIIIème siècle et se présente sous la forme d'une
gentilhommière dont le toît à double pente et la structure rectangulaire massive sont typiques du Bourbonnais.
La famille Laederich, qui vivait alors à Paris, a acheté la propriété en 1934 pour en faire sa résidence d'été avant d'y habiter en permanence à compter de 1950, une fois les réparations des dégats causés par les allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale terminées.
Traît de caractère partagé par Georges Laederich, puis par son fils Pierre, le propriétaire actuel : la passion des trains.
Concrètement, cela s'est traduit par la réalisation d'un atlas ferroviaire qui fait toujours référence pour le premier et par la création de la revue Connaissance du Rail pour le second.
Quant au parc du château, il est aujourd'hui parcouru par trois réseaux de trains de jardin à traction électrique.
Le circuit à voie de 89 mm
Les premiers projets de réseau ferroviaire ont été élaborés en 1959. L'idée est alors de réaliser un circuit de trains miniatures
à l'écartement de 89 mm. Les premiers rails sont posés en 1961 et depuis, aux beaux jours, les trains radiocommandés, de construction entièrement artisanale et évoquant le chemin de fer de
Saint-Gervais-les-Bains à Chamonix et Vallorcine, circulent sur un parcours qui au fil des ans a connu de nombreuses modifications et extensions. Pour l'anecdote, quand sa fille était petite,
Pierre Laederich s'était même amusé à bricoler un "skaterail" grâce à une planche à roulettes dont les les roues classiques avaiient été remplacées par des essieux ferroviaires !
Le Jarditram
Construit à l'écartement de 184 mm, le "Jarditram" est un train sur lequel on peut s'assoir afin de faire, comme son nom l'indique, le tour du
jardin. Conçu en 1990, il faudra cependant attendre jusqu'en 1999 pour que la première boucle soit mise en service. Depuis, le tracé n'a cessé de se développer au point de faire le tour de la
propriété.
Côté matériel, les voyageurs ont le choix entre un locotracteur de type "boîte à sel" et une locomotive reproduisant une machine diesel BB 63000 de la SNCF. Le fonctionnement se fait grâce à des batteries que l'on recharge entre chaque utilisation.
Et pour les enfants, il existe désormais un "vélorail" constitué d'un vieux vélo dont les roues d'origine ont été remplacées par un bogie ferroviaire à l'avant et par un essieu à l'arrière.
La voie de 60
Plus ancien que le Jarditram puisque les premiers rails ont été posés en 1986, la ligne à voie de 60 cm, longue d'environ 500
m, relie depuis 1991 le château à la route départementale 183. Là encore, il a été entièrement construit par Pierre Laederich, qui a récupéré les rails dans une ancienne carrière et réalisé
de toutes pièces le matériel roulant, fonctionnant grâce à des batteries et dont les commandes de traction ont été récupérées sur d'anciens métros Sprague de la RATP !
Les premières années de circulation, il existait un service régulier afin d'emmener les enfants de Pierre et de son épouse Patricia jusqu'au car scolaire. Mais attention, le matin il fallait être à l'heure, car les retardataires ayant tendance à traînasser au réveil n'étaient pas attendus et étaient alors obligés de courir pour rejoindre leur car.
Aujourd'hui la plupart des circulations servent à amuser Pierre Laederich et les amis de passage. Mais il existe également une rotation marchandises hebdomadaire pour les ordures ménagères et des trains de service pour aider à l'entretien du parc, notamment en automne pour le ramassage des feuilles mortes.
Texte et photos : Pierre BAZIN avec l'aide précieuse de son fils Yannis pour la conduite des trains.